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Best of de l’été : La vitrophanie pour habiller les boutiques vacantes

À mesure que les rideaux des boutiques se baissent, ce qui est malheureusement le cas dans nombre de centre-ville, les vitrines délabrées, véritables verrues, se multiplient. Leur réouverture étant bien souvent un travail de longue haleine, certaines communes ont décidé d’habiller ces magasins vacants de vitrophanie, c’est-à-dire d’un adhésif totalement occultant apposée sur une vitrine.

Les objectifs de la vitrophanie des boutiques vacantes

Les locaux commerciaux vides créent des discontinuités commerciales qui nuisent à l’attractivité des centres-villes. Leurs vitrines font, par ailleurs, l’objet d’affichages clandestins qui enlaidissent les devantures et ne favorisent pas leur réutilisation. Elles donnent également une image négative des rues lorsqu’elles deviennent trop nombreuses, ce que la clientèle ne manque pas de remarquer. En conséquence, elles entretiennent le manque d’attractivité et participent à la désertification d’un cœur de ville.

La vitrophanie des locaux commerciaux vacants cherche donc à redonner une meilleure qualité esthétique au linéaire marchand dans le but de valoriser et de dynamiser le centre-ville. Alors que certaines font le choix de transformer les vitrines vacantes en galerie d’art (Guéret, Millau, …), d’autres villes installent des vitrophanies décoratives. Les vitrines ainsi habillées interpellent le passant. Les communes font ainsi le choix de se réapproprier des vitrines vides, de les revaloriser et, de cette façon, de donner envie à de nouveaux commerçants de s’implanter.

Que représenter sur les vitrophanies ?

Selon les projets des territoires, les cellules vacantes sont habillées de vitrophanies qui font figurer :

  • des images en trompe l’œil d’une activité commerciale (qui est jugée manquante sur la ville) afin de suggérer cette idée aux porteurs de projet ;
  • des images de la ville, de ses monuments, de son patrimoine à visiter ;
  • une infographie mettant en avant le dynamisme de la ville ;
  • des reproductions d’œuvres d’art que l’on peut voir localement dans les musées ou d’artistes locaux ;
  • les coordonnées d’une personne ou un service référent pour tous les porteurs de projet intéressés par le local ou celles du propriétaire, d’une agence immobilière ou d’un notaire.

De nombreuses villes ont mis en œuvre une telle démarche : St-Étienne (Loire), Avignon (Vaucluse), Gray (Haute-Saône), Alençon (Orne), Aubenas (Ardèche), Issoire (Puy-de-Dôme), Domfront (Orne), Gaillac (Tarn), Joigny (Yonne), St-Pierre-le-Moûtier (Nièvre), … et même Montréal ou Shawinigan au Québec.

L’exemple de la rue Mary Lafon à Montauban (Tarn-et-Garonne)

Après la rénovation de la rue Mary Lafon, la ville de Montauban, le Grand Montauban et la société publique locale d’aménagement (SPLA) Montauban Aménagements 3 Rivières ont mis en place un projet commercial et culturel afin de trouver des porteurs de projets désireux d’installer leur local artisanal et commercial dans cette rue.

En plus de l’installation d’une vitrophanie sur les vitrines disponibles, des réunions d’information et de présentation du projet ont été organisées avec les propriétaires, les agences immobilières, les chambres consulaires et les associations d’aides à la création d’entreprises. Par ailleurs, un architecte a été associé pour guider la rénovation des façades et devantures et pour conseiller dans leurs aménagements les propriétaires de locaux commerciaux et les porteurs de projet.

L’exemple de la ville du Teil (Ardèche)

Le Teil est une commune de 8 100 habitants qui souhaitant valoriser son centre-ville à l’approche des fêtes de fin d’année a entrepris d’habiller les vitrines et rideaux métalliques des locaux commerciaux vacants de vitrophanies. Ces dernières représentent des commerces en trompe l’œil afin de donner envie à des porteurs de projet de s’installer dans la ville. Ces visuels correspondent à des activités commerciales que la clientèle du Teil a identifié comme manquantes sur la ville.

L’opération baptisée « Image’In Le Teil » concerne 21 magasins désertés. Selon les responsables, ce dispositif permettrait à environ 20 % des commerces recouverts de trouver un repreneur dans les 2 ou 3 années. Réalisée en partenariat entre la mairie, la communauté de communes et l’union des commerçants, cette initiative s’élève à 26 000 euros, dont 6 000 euros financés par le Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (FISAC). Vous trouverez ici une vidéo et des photos des magasins concernés.

La vitrophanie décorative des commerces délaissés apparaît comme une belle opportunité pour relancer un linéaire essoufflé. Mais pensez globalement votre stratégie de prospection commerciale avec notamment les salons professionnels (Franchise Expo, MAPIC, …) et aussi les outils tels que www.insitu.com qui permettent de présenter votre offre en la matière et de favoriser la rencontre de tous les acteurs.

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